« La démesure, l’ignorance systémique, et la destruction du monde naturel » – Article de Nicolas Casaux

Je résume ici un article précieux de Nicolas Casaux, « La démesure, l’ignorance systémique et la destruction du monde naturel ». Cet article complet et illustré d’informations sourcées, pointe du doigts la civilisation industrielle dans laquelle nous sommes et qui détruit la planète de plus en plus rapidement.

Il me semble primordial de prendre connaissance des conséquences de nos modes de vie, ce que permet cet article, afin d’éveiller les consciences de chacun et de nous mettre face à nos responsabilités. Modifier nos modes de vie est urgent afin d’anticiper du mieux possible les bouleversements à venir (baisse des ressources énergétiques, dérèglements climatiques, pénuries de ressources…).

« La démesure, l’ignorance systémique, et la destruction du monde naturel »

L’Homme ignore quasiment tout du fonctionnement de la planète sur laquelle il vit. Lorsqu’on achète un objet (un shampoing, une TV, un ordinateur…) nous ne nous rendons absolument pas compte des ressources naturelles et humaines nécessaires, de sa fabrication à sa mise en rayon en magasin, puis à la gestion de sa fin de vie.

 

 

Critique des technologies « vertes » que mettent en avant les médias et les politiques comme la solution pour nous sauver

On considère souvent que les énergies renouvelables sont une source d’énergie « propre » et soutenable pour la planète : il n’en est rien !

Les panneaux photovoltaïques ou les éoliennes ont besoin d’énormément de ressources primaires et d’extraction minière pour leur fabrication : l’impact sur le monde naturel est important !

Les barrages hydroélectriques impactent fortement les cours d’eau ainsi que les éco-systèmes qui y vivent et c’est également une source importante de pollution  : ils constituent une forte nuisance écologique et sociale  ! Un article très intéressant sur l’impact très néfaste des barrages : Les illusions vertes.

Ces technologies vertes ne sont en fait pas soutenables, elles utilisent des ressources non renouvelables et engendrent des pollutions pour les éco-systèmes.

 

 

Critique de la société de (sur)consommation

La première partie dénonce cette fausse-idée reçue qui voudrait que les technologies « vertes » soient des technologies « propres », et que leur généralisation soit la solution pour vivre dans un monde durable et respectueux de l’environnement. Cela est faux.

En effet, cette quête d’une énergie « verte », si elle était possible (sans un changement radical de nos modes de vie) , ne servirait de toute manière qu’à produire une énergie « propre », mais pour consommer de manière toujours plus exponentielle » et donc continuer à polluer et détruire l’environnement.

Par exemple, une électricité même « propre », alimenterait des appareils électriques, dont la fabrication a nécessité une surexploitation de ressources, et seront ensuite des déchets électroniques dangereux.

Finalement, l’utilisation de technologies « vertes » qui produiraient une énergie propre ne peuvent rien contre tous les maux qui détruisent la planète :

  • La surexploitation des ressources, par exemple la surexploitation et l’épuisement des nappes phréatiques et des aquifères (en 2015, 21 des 37 aquifères* les plus importants sont passés en dessous du seuil de durabilité : ils perdent plus d’eau qu’ils n’en accumulent).
  • La déforestation.
  • L’empoisonnement de l’air, des eaux, des sols, lié aux émissions de polluants industriels, aux épandages et à la production de produits chimiques toxiques.
  • La destruction des sols arables par l’urbanisation ou par l’agriculture industrielle.
  • La destruction des habitats naturels des espèces animales qui aboutira à la sixième extinction de masse.
  • Etc.

 

 

Le transport maritime, un impact énorme auquel on ne pense pas forcément

En 2014, l’industrie maritime a transporté 10 Milliards de tonnes de marchandises, contre seulement 2 millions pour le fret aérien par exemple.

50 000 navires sillonnent les mers : des portes-conteneurs, des vraquiers ou encore des pétroliers. Chacun pollue autant aux particules ultra-fines qu’un million de voitures (50 000 * 1 000 000 ça fait 50 Milliards de voitures!). Le transport maritime compte pour 10% de la consommation énergétique mondiale, et le secteur devrait connaître une croissance de 30% d’ici 2020. Les émissions de CO2 du secteur devrait être deux à trois fois supérieur que le niveau actuel d’ici 2050.

 

 

La « guerre du sable » et ses conséquences

Les besoins en sables sont gigantesques et croissants : 200 tonnes pour une maison, 30 000 tonnes pour 1 km d’autoroute, 12 millions pour une centrale nucléaire. Le sable de désert étant impropre à la construction en béton, les groupes du bâtiments ont exploité les rivières et les carrières, et désormais la mer.

Cela entraîne l’érosion des littoraux et la destruction d’un grand nombre de biotope (lieu de vie qui héberge un ensemble de formes de vie). 75 à 90% des plages du monde sont menacées (9 plages sur 10 de Floride sont en voie de disparition), des îles entières sont englouties (en Indonésie, aux Maldives). Afin de préserver les plages de la montée des eaux, les villes construisent des digues, reportant ainsi le problème chez le voisin.

 

 

La  problématique des déchets

Chaque année, entre 5 et 13 millions de tonnes de plastique finissent dans les océans (où il y aura plus de plastique que de poisson d’ici 2050). Toutes les minutes, 1 millions de bouteilles en plastique sont achetées dans le monde. En 2016, 480 milliards de bouteilles  en plastique ont été vendues.

Cette production globale de plastique devrait doubler dans les 20 prochaines années et quadrupler d’ici 2050.

Environ 50 millions de tonnes de déchets électroniques sont produites chaque année dans le monde, dont 90% ne sont pas recyclées. Ils sont exportés vers les pays pauvres où ils s’entassent, polluent les sols, l’air, les cours d’eau et détruisent la santé des animaux et des personnes qui travaillent à les trier puis à les brûler.

Le monde déverse de manière illégale des millions d’appareils électroniques en Afrique. Parmi ces principaux pays : la France, l’Allemagne, la Grande Bretagne.

355 millions de tonnes de déchets ont été produits sur le territoire français en 2010. Une partie de ces déchets, classés comme non dangereux, est enfouie sous terre, ce qui a un impact environnemental connu sur le court-terme, et un impact tout à fait inconnu sur le long-terme. Une autre partie est incinérée, ce qui constitue une catastrophe écologique du fait des émissions de gaz toxiques dégagés dans l’air, et des pollutions des milieux environnants, ce qui contribue aussi au réchauffement climatique.

Pour ce qui est des « déchets dangereux » (déchets ultimes du secteur industriel, piles, solvants, peintures…), des millions de tonnes sont stockées dans des installations de stockage de déchets dangereux : cela n’est absolument pas durable.

 

 

Nos modes de vie et le changement climatique qui en découlent ont bien d’autres conséquences

D’autres phénomènes sont mentionnés, mais pas abordés en détail dans l’article, pourtant leurs conséquences sont graves et menacent directement la survie du vivant :

  • L’acidification des océans.
  • La perturbation de la circulation océanique due au réchauffement climatique.
  • La lumière artificielle nocturne qui perturbe la pollinisation des insectes.
  • L’effondrement global des populations d’insectes (et donc des pollinisateurs) à cause des pesticides.
  • Le changement imprévisible dans la distribution spatiale (arrangement spatial des organismes vivant dans leur milieu naturel), la saisonnalité, l’incidence et parfois la gravité des maladies sensibles aux aléas du climat,
  • La fragmentation des habitats naturels terrestres de milliers d’espèces, par un réseau routier en expansion permanente,
  • Les déchets nucléaires,
  • La surpêche et son impact sur la vie marine et la santé des océans,
  • L’impact du changement climatique sur l’agriculture,
  • Les pénuries de métaux à venir,
  • Les ravages environnementaux liés à l’extraction de l’étain en Chine et en Indonésie,
  • L’impact dévastateur des opérations de dragage (extraction des sédiments situés sur le fond d’un plan d’eau pour permettre la navigation),
  • Le phénomène de la « nouvelle Pangée » : le quadrillage des transports rapides qui facilite la propagation des maladies, bactéries, virus…

 

Conclusion

La civilisation industrielle est écologiquement non-viable. Quelle activité est aujourd’hui soutenable? Quelle industrie n’est pas polluante?

Il serait temps, pour cesser de détruire notre maison, d’abandonner l’utilisation et la dépendance aux produits industriels high-tech, à l’électricité industrielle, et aux artifices anti-écologiques de la civilisation industrielle et revenir à un mode de vie simple, low-tech, basé sur un artisanat local, écologique, permettant un maximum d’autonomie et le respect des espèces vivantes et des équilibres biologiques.

Autrement, cette fuite en avant ne cessera d’empirer jusqu’à l’effondrement brusque et irréversible de notre société.

« De la bonne santé des biotopes dépend la bonne santé des humains : une rivière ou le poisson abonde et dont l’eau est propre constitue une source de subsistance soutenable alors qu’une rivière où le poisson se fait rare, et où l’eau est polluée n’est plus en mesure de soutenir le cycle du vivant. »

 

3 commentaires

  1. Bonjour Thomas, les sujets traités ici me semblent essentielles pour comprendre le monde dans lequel on vit et les vrais conséquences de nos modes de consommation et nos choix, notamment politiques, si tant est que ces derniers aint de vrais impacts sur la direction de notre société.

    J’aurais une question sur la rubrique « événements » de ce blog. De par vos recherches serait-il possible de répertorier ici les différentes conférences ou débats autour de ces sujets, à Lyon ou Paris. Je serais intéressé d’avoir ce genre d’informations.

    J’aime

Répondre à Thibaut Annuler la réponse.